Des vestiges situés à l’entrée du domaine témoignent de l’existence d’une ancienne et vaste exploitation qui portait le nom de Haut Truchon et qui remonterait au XVIIème siècle.

Pour la première fois en 1876 figure sur un acte de vente le nom de Bouscaut. C’est une grande chartreuse aux toits à faible inclinaison et aux façades en moellons. Si la bâtisse à cette époque a belle allure, elle ne ressemble en rien à celle d’aujourd’hui. 

Après avoir été durant 50 ans la propriété de la famille Courtade, le château Bouscaut est vendu en 1925 à Victor Place, d’origine belge, et au Comte de Rivaud qui entreprennent de redorer son blason avec drainage du vignoble, rénovation des chais, surélévation du toit de la maison, adjonction d'une tour en 1930. Avec eux, un autre mode de vie s’installe : des personnalités du monde du spectacle, de la finance et de la politique y séjournent. Le comte de Rivaud possède une écurie de courses près de Paris et donne le nom de château Bouscaut à l’un de ses chevaux qui remportera le grand prix du Président de la République. La lignée de ce prestigieux cheval de course continue brillamment notamment en Irlande.

La propriété voisine de Château Valoux est achetée en 1929

A la période de l’occupation allemande, le château est réquisitionné. Pour soustraire le vin à l’ennemi, les bouteilles sont transférées au domaine des Places et de Droit. Le 28 août 1944 les cloches de l’Eglise sonnent la libération de Cadaujac. Au château Bouscaut, la vie reprend plus intense que jamais comme pour rattraper le temps perdu. Les réceptions animent de nouveau le château, on y remarque la venue du préfet Delaunay, de Jacques Chaban-Delmas, .... Dotés de nombreuses médailles, encensés par d’illustres habitués des lieux tels Louis Jouvet (dont la fille a épousé Robert Place), Maurice Chevalier... et plus tard Gilbert Bécaud, les vins blancs et rouges de Château Bouscaut trouvent leur consécration en 1953 avec l'obtention du titre envié de Cru Classé de Graves.

En ce qui concerne le vignoble, les méthodes de travail se modernisent. Le premier tracteur de marque Fergusson fait son apparition au château en 1950. 

Le 6 septembre 1961, alors que Gilbert Bécaud y séjourne, un incendie endommage le château : seule la tour subit des dégâts, il est dit que c’est une grillade aux sarments qui a provoqué l’incendie. 

Un an plus tard, le château est de nouveau la proie des flammes mais cette fois la chance n’est pas au rendez-vous. Faute de réserve d’eau, les pompiers sont impuissants (le bassin qui est devant le château est malencontreusement vide). Il faudra attendre les renforts pour que le feu soit maîtrisé. Meubles, tableaux, tapisseries, archives sont réduits en cendres. Les chais sont épargnés.

Le château est entièrement rénové en 1966 : Robert Place, propriétaire de l’époque, demande à l'architecte bordelais Michel Garros de conserver les plans d'origine pour sa reconstruction.

Un groupe d’investisseurs américains s’en porte acquéreurs en 1968. Pendant 11 ans se succèderont des personnalités telles que le maire de New York, l’ambassadeur des Etats-Unis venu à Bordeaux pour l’inauguration de l’usine Ford, Charlton Eston,..

En 1979, Lucien et Marie-Jeanne Lurton acquièrent Château Bouscaut. Viticulteur bien connu du bordelais, Lucien Lurton est déjà propriétaire d'une dizaine de Grands Crus dans diverses appellations dont Margaux (avec Brane-Cantenac dont il a hérité en 1954 et Durfort-Vivens, Desmirail, La Tour de Bessan,…qu’il a achetés dans les années 1970), Barsac (Climens,…), mais aussi en Entre-deux-mers (Camarsac) ou en Médoc (Villegeorge). Il est le frère d’André Lurton déjà implanté dans les Graves et qui mena la création en 1987 de l’appellation Pessac-Léognan.

En 1992,  âgé de 67 ans, Lucien Lurton décide de transmettre ses propriétés à ses enfants. Sophie, 7ème des 11 enfants de la fratrie devient alors propriétaire de Bouscaut. Laurent Cogombles, son mari, qui est ingénieur agronome, vient naturellement travailler à ses côtés. Il demeure président de l'Appellation Pessac-Léognan entre 2005 et 2017.

L’effort porte d’abord sur la culture avec replantations, travail du sol, réhausse du palissage, amélioration du matériel de traitement et de la production avec achat de matériel performant (nouveau pressoir pneumatique,...).

La rénovation des chais se fait en plusieurs temps : 

En 1990 Lucien Lurton avait refait le cuvier circulaire de vinification des rouges et le chai à barriques de rouge grâce au concours du talentueux architecte Vincent Defos du Rau, cousin des Lurton par leur mère. En 2002, 10 cuves de 100 hl en béton sont érigées dans une partie du chai. En 2010, c’est une restructuration complète des installations et la construction d’un nouveau chai à barriques pour les rouges de 300 m2. Cet élégant chai de béton a pour particularité d'être habillés en extérieur de douelles de barriques, ce qui l'intègre parfaitement dans un environnement par ailleurs très préservé, il est la réalisation de l’architecte Arnaud Boulain de l’agence BPA.

En 1999, le Château Lamothe-Bouscaut, qui était exploité en fermage depuis les années 1940 par Château Bouscaut rejoint le giron Bouscaut. Des bouteilles de Château Lamothe-Bouscaut font leur réapparition sur les marchés, reprenant le blason de l’ancienne étiquette.

La maison de Lamothe-Bouscaut est rénovée, les précédentes propriétaires (famille Martin) en conservant la jouissance. 

En 2011, Château Bouscaut se tourne vers l'accueil du public avec une nouvelle salle de dégustation et de vente : de nombreux ateliers y sont proposés au grand public tout au long de l'année (mardi à samedi inclus). 

En 2013, Bouscaut reçoit le Best of d'Or de la CCI de Bordeaux pour ses services oenotouristiques.

Le Château Valoux,  gîte de tourisme 4*, accueille jusqu'à 10 personnes ou 4  personnes (gîte spécialement aménagé pour les personnes à mobilité réduite) & 6 personnes dans deux gîtes attenants : (www.chateau-valoux.com)

En 2018, le Château BOUSCAUT devient HVE 3 : Exploitation à Haute Valeur Environnementale.